Thème no 6: La monopolisation du pouvoir par un seul parti – une situation inévitable dans le système majoritaire, globalement et dans chaque région (6 fiches)
Dans « Élections québécoises de 2022 et précédentes : s’indigner et remplacer le système électoral » chaque section se termine par les « faits saillants des élections de 2022 et autres constats » résumant le thème abordé. À vous de choisir de débuter la lecture par ces conclusions, pour ensuite consulter les démonstrations, ou vice-versa.
Pour faciliter le partage de ces résumés par les médias sociaux, une série d’images met en valeur chacun des dix indicateurs permettant d’évaluer si le résultat d’une élection est en phase avec les options politiques qui y furent exprimées et avec la composition de la société. Les 61 fiches sont réunies dans une présentation powerpoint traversant les 10 thèmes ainsi qu’en format pdf, en plus d’être affichées dans 10 articles distincts, dont celui-ci.
- Dans notre système, le parti remportant l’élection détient toujours 100% de pouvoir. Qu’il forme un gouvernement minoritaire ou majoritaire, les postes de première ou de premier ministre et du cabinet des ministres sont issus uniquement du parti gagnant.
- Le statut de parti gouvernemental procure non seulement le contrôle de l’agenda politique, mais aussi des avantages importants, notamment au niveau du temps de parole dans les procédures parlementaires.
- Même lorsque le gouvernement est minoritaire, il ne partage pas le pouvoir avec des partis d’opposition, il doit seulement négocier avec eux lors de votes importants, un gouvernement minoritaire n’étant défait que s’il perd un vote dit « de confiance », comme c’est le cas pour celui sur le budget.
Monopolisation du pouvoir national par un seul parti, élections de 2022
- La CAQ forme le gouvernement, et détient 100% du pouvoir, alors qu’elle n’a obtenu que 41% du vote, soit la 7e élection depuis 1867.
- Les plus récents exemples:
- Gouvernement majoritaire: 2018 avec 37,4% des votes.
- Gouvernement minoritaire: 2012, avec 32% des votes.
Tableau: Portrait des 7 élections où le gouvernement, minoritaire ou majoritaire, a été formé avec 41% des votes et moins, élections québécoises depuis 1867.
Monopolisation du pouvoir régional par un seul parti, élections de 2022
- Depuis 2022, les populations de 9 régions n’ont accès qu’à des personnes élues du parti gouvernemental et les sièges de 4 autres régions sont monopolisés de 80% à 91% par ce même parti, sans concordance avec les votes exprimés.
- Ces situations ne sont pas exceptionnelles, puisque 10 régions en ont souffert de 4 à 6 fois, dans le cadre des 6 élections précédentes.
- Depuis 2007, toutes les régions, sauf le Bas-Saint-Laurent, se sont retrouvées avec des caucus régionaux d’une seule couleur ou presque : 14 régions l’ont même vécu à au moins 2 reprises, dont 6 lors de 5 et 6 élections.
- À chaque élection, au moins 8 des 17 régions du Québec (2012 et 2014) – et même jusqu’à 13 d’entre elles (2022) – ont vu un seul parti emporter entre 75 et 100 % des sièges tout en ne récoltant généralement qu’entre 34 % et 40 % des votes.
Graphique: La monopolisation du pouvoir dans les régions. Nombre de régions où un seul parti a remporté entre 75% et 100 % des sièges, Québec, 2007-2022
- Le partage du pouvoir, en respect de la volonté populaire exprimée, devrait aller de soi dans une démocratie, mais cela ne sera possible qu’en changeant de système électoral.
- Dans un système proportionnel mixte compensatoire bien conçu, chaque parti occuperait le nombre de sièges demandé par les votes. Lorsqu’aucun parti n’obtient la majorité des sièges, il est alors normal de former un gouvernement de coalition et de partager le pouvoir, dont les ministères, avec d’autres partis.
Présentation générale et présentation de l’autrice : bit.ly/2022etprécédentes-s-indigner-remplacer-systèmeélectoral
Étude en PDF pour téléchargement : bit.ly/pdf-2022etprécédentes-s-indigner-remplacer-systèmeélectoral
Étude en WORD pour téléchargement : https://bit.ly/word-2022etprécédentes-s-indigner-remplacer-systèmeélectoral (pour accéder plus facilement aux données des figures et des tableaux)